vendredi 28 novembre 2008

Arsenic, ou quand le Rêve se confond avec le Fléau


Je ne sais pas. C'est une idée farfelue qui m'a subitement traversé l'esprit.

Je me suis surprise à trouver d'étranges ressemblances entre Disneyland Resort Paris et la Faculté de Droit de Paris XII Créteil.

Nous sommes une tripotée d'étudiants dont le pass annuel se renouvelle gratuitement chaque année, une carte blanche flanquée d'une photo jaunie sur le coin droit, un matricule connu par coeur et des infos en cas de trou de mémoire béant. La circulation est libre, le restaurant peu cher et même un petit truc sympa pour casser la croûte et discuter entre deux heures de cours. Certes, le restaurant du Colonel Hatti ou le Chalet du Marionnetiste sont déjà plus sympa niveau décor et ambiance, mais ça reste, dans les grandes lignes du principe, la même chose...

Et puis, ce qui est certainement le plus flagrant, c'est cette étrange et parfois ridicule ferveur qui s'empare de certains élèves, généralement les mêmes qui s'extasient devant Blanche-Neige ou l'apparition surprise de La Bête, lorsqu'ils croisent, au détour d'un couloir, leur chargé de TD ou qui voient pour la première fois, et de près, leur professeur d'amphithéâtre. C'est vrai, tout de suite, l'intérêt est plus vif : si, quand on rencontre au pied du Château de la Belle au Bois Dormant Mickey, on a une forte et irrépréssible envie de se faire prendre en photo à ses côtés, un étudiant qui croise en sortant de la bibliothèque et traversant l'espace d'asphalte séparant les bâtiments A et B un professeur, ne saura contenir une espèce de joie presque nerveuse et partagera avec ses éventuels accompagnateurs son appréciation du prof en question, passant à côté de lui et le lorgnant discrètement à la manière d'une jeune vierge effarouchée. Si si, on peut dire ce qu'on veut, mais on reste aussi intimidé que devant Cendrillon et son Prince-dont-on-ne-connaît-toujours-pas-le-nom lorsque le hasard nous oblige à faire montre des bonnes manières que nos parents se sont evertués à nous fourrer dans le crâne. Histoire de.

La seule (et toute petite) différence entre les deux univers, ce doit être l'effet second des attractions. Inévitablement, même si la conséquence finale demeure identique, soit l'envie de rejoindre son lit en pensant qu'il est certainement la meilleure chose qui pouvait nous arriver, il y a une période transitoire qui force l'évidente constatation qu'en réalité, ces deux mondes ne sont pas comparables.


" Ne jamais laisser le fil des pensées se dérouler tout seul... "